Il s'est passé quelque chose ? Ah bon, j'étais pas au courant...
Beth & Cole

Malgré le fait que la température avait particulièrement chuté ces derniers temps, Beth n’en avait pas pour le moins perdu les habitudes qu’elle avait prises cette été et profitait d’un peu de temps libre à la fin de ses cours pour aller faire un tour du côté de la plage, histoire de se changer les idées. Par chance, celle-ci ne se trouvait qu’à quelques minutes à pieds de l’appartement que la jeune fille partageait avec sa mère et son oncle, ce qui la rendait relativement accessible à n’importe quel moment de la journée. L'étudiante avait marché quelques minutes sur le sable fin, la plage était presque déserte et une légère brise vint faire frissonner la jeune fille qui enfila le cardigan qu’elle tenait préalablement à la main dans la foulée avant de continuer sa marche. Après une dizaine de minutes de marche, elle finit par s’asseoir à quelques mètres de l’eau et scruta l’horizon. Tout était calme, apaisant, peut-être même presque trop… Beth n’était pas le genre de fille à être solitaire et avait une légère tendance à s’ennuyer rapidement lorsqu’elle se retrouvait seule. Elle soupira puis lança un regard aux alentours avant de se plonger dans ses pensées. Cela faisait quelques jours qu’elle n’avait pas passé de temps avec Cole, son parrain et autant dire qu’il lui manquait. Beth avait toujours été très proche de lui et avait beaucoup souffert lorsqu’il était parti pendant ses quatre longues années, lors de son retour, elle s’était promis de rattraper le temps perdu et c’est ce qu’ils avaient fait… du moins au début… Leur dernière petite sortie en tête-à-tête ne s’était pas vraiment déroulé comme prévu et la jeune fille en était la principale cause, elle en était consciente. En effet, tout s’était passé très vite, une petite embrouille avec des jeunes de son âge, des railleries que la jeune fille n’avait que très moyennement apprécié puis, sans trop savoir pourquoi, elle avait sauté au coup de Cole pour l’embrasser soudainement, comme elle l’aurait fait avec un éventuel petit-ami. Bon, au moins elle avait réussi son coup, à la suite de cette épisode, elle avait eu droit à une paix royale de la part de cette bande de primates mais lorsqu’elle s’était retournée vers son parrain, elle n’avait pu que remarquer le regard qu’il lui lançait, un regard qui en disait long sur ses pensées… De peur de se faire engueuler comme une gamine de dix ans et de se ridiculiser devant tout le monde, elle avait immédiatement pris la fuite sans chercher à revoir Cole jusqu’alors. Non, elle n’avait pas honte de son geste et oui elle l’assumait totalement mais elle avait préféré que cette histoire s’estompe un peu pour le revoir, c’était sans doute plus prudent pour elle. Nouveau soupire. Merde, il avait suffi de quelques jours pour que l’envie de passer de nouveau du temps avec lui ne la reprenne soudainement. Bien évidemment, ce baiser n’était qu’anodin, une sorte de blague pour la jeune fille qui n’en mesurait pas les conséquences, Cole était son parrain, ce n’était pas comme si elle avait sauté au cou d’un inconnu. En tout cas, tout ce qu’elle savait c’était que cette histoire devait absolument rester entre eux, si sa mère ou son père l’apprenait, elle n’aurait sans doute plus le droit de sortir avant longtemps, voir elle aurait été placée dans un couvent histoire qu’elle ne soit pas à nouveau l’investigatrice de ce genre d’incident. Ne pouvant se retenir plus longtemps, elle attrapa son portable et écrit rapidement un SMS ayant pour destinataire son cher parrain, c’était le moment où jamais de briser la glace.

« Coucou mon parrain adoré ! Je suis sur la plage, à l’endroit où on mangeait souvent des glaces quand j’étais petite, je suppose que tu n’as pas oublié… Bref, tout ça pour te dire que même si ça ne fait que quelques jours, j’avoue que tu me manques quand même… Et si t’as un peu de temps de libre et bien je te propose de me rejoindre sinon je comprendrai. Bisous ! »

Elle avait l'intention de faire comme si de rien était, enfin du moins elle essayerait, ce n'était probablement pas gagné d'avance....

BETH & COLE.

En retournant aux États-Unis, je ne savais pas quel pays j'allais voir. Je savais dans quel état je l'avais laissé, et me contrefichais de la façon dont il serait à mon retour, éventuel. J'avais ressenti le besoin d’être égoïste et de partir, loin de ce pays et loin de mes proches. Tout avait commencé avec mon départ en Irak et puis ensuite, mon départ pour le tour du monde. Je ne voyais plus les choses de la même façon et quitter ce pays était la seule échappatoire pour ma survie. Alors, j'avais rompu tout contact, aussi bien avec ma "famille" -ma mère- et mes amis, comme Cora et sa fille, qui était ma filleule. Il m'arrivait souvent de penser à elles, et à m'imaginer Beth grandir. Ce n'était qu'une adolescente lorsque j'étais parti et à mon retour, c'était devenu une vraie jolie jeune femme. J'aurais vraiment voulu être plus présent pour elle mais je n'en ai eu ni l'opportunité, ni vraiment le savoir-faire. Enfin, nous étions proches, mais des choses m'échappaient. D'une, parce que c'était une fille et de deux, parce que j'étais complètement dépassé lorsqu'il s'agissait de faire preuve de figure d'autorité pour quelqu'un, un enfant -à l'époque. Je faisais le tour de ma salle de cours, une sorte d’amphithéâtre, parlant comme un livre ouvert à des étudiants déjà décidé à prendre ma filière dont j'étais devenu une sorte d'expert. L'ethnologie, une matière absolument fabuleuse. Elle m'avait permis de faire le tour du monde et de devenir un homme plus en paix avec lui-même. L'heure passait, le cours arrivait à son terme. Je discutais avec quelques personnes, histoire de répondre à leur question et commencer à souligner quelques points de débat ou d’enquête. Et ensuite, la solitude la plus totale. Je m'asseyais -en deux temps- sur ma chaise, passant ma main sur mon visage, jusqu'au bout de ma barbe. Je sortis une boite, contenant un collier. Je l'avais pris en Égypte, pour Beth et avais espéré lui donner lors de notre soirée spéciale filleule-parrain et puis, les choses ont pris une autre tournure. Des jeunes désagréables, ma Beth perturbée par ces derniers, un baiser, des bruits de pas et la voilà partie. J'avais eu un regard très réprobateur, ne sachant pas vraiment comment agir. Entrer dans son jeu ou l'engueuler comme une gamine ? Ce n'était plus une enfant et, pour tout dire, je fus presque heureux d’être celui qu'elle embrassait, au lieu d'un inconnu mal avisé. Cela allait devenir notre secret, je ne pouvais pas en dire un mot à Cora, craignant qu'elle m'interdise de parler à sa fille ou de la voir à nouveau. Déjà que nos rapports étaient... compliqués depuis peu, pas la peine d'en rajouter.

Mon portable se mit à vibrer sur le bureau, je rangeais alors la boite en question, empoignant l'objet. Tiens, Beth. J'espérais qu'elle n'avait rien de grave ou quelque chose du genre. Mon sourcil s'arqua, mon coeur se serra. Ah non, je lui manquais. Je manquais à quelqu'un. Cela me faisait vraiment bizarre, je n'étais pas du genre à m'attacher mais cette frimousse... C'était ma filleule et j'aspirais à consolider mes liens avec elle. Pourtant, je n'étais pas son père, juste son parrain. Je n'avais rien à faire, enfin, rien de bien urgent et c'était l'occasion de pouvoir parler un peu, à propos de cette soirée, de façon calme et civilisée. Beth ! Justement, je pensais à toi. Tu sais que tu peux compter sur moi, j'arrive. Je ne comprenais pas grand chose à ces histoires de smileys et de langage sms ou on ne sait quel truc de jeune. J'avais été coupé du monde et à mon retour, c'était comme si je débarquais dans un monde de fous. Bref, quittant l'université, je me dirigeais vers la plage, savourant la cigarette de la fin des cours de la journée. Elle était très importante, tout comme l'anti-douleur de cette même période. Je ne voulais pas prendre le risque d'avoir une crise, des tremblements. Je devais rester le parrain qu'elle avait connu, et non le débris qui essayait de vivre et non de survivre. Je me garai et marchais vers le sable lorsque je vis un glacier. Des souvenirs vinrent à ma mémoire. Une glace au chocolat, dans mes souvenirs, elle en était folle. « Deux glaces au chocolat s'il vous plait. » L'homme me tendit ma commande, je lui payais ce que je lui devais. Un enfant me regardait, avec de grands yeux, un léger sourire se dessina sur mon visage et je continuais mon chemin. Je scrutais le lieu du regard, avant d’être frappé par la magnificence de cet océan. Parcourant l'horizon de mon regard, je vis une silhouette d'une jeune femme, assise. Je tentais ma chance et plus je m'approchais, plus je sentais que mon instinct ne m'avait pas trahi ou quitté. « Il me semble que c'était ton parfum préféré, non ? » Je lui offris un sourire en lui tendant sa glace de ma main droite. Je finis par me poser à ses cotés, enlevant ma veste. Malgré l'air marin, je trouvais qu'il faisait chaud, je remontais alors les manches de ma chemise, profitant des rayons du soleil. Nous faisions semblant de rien, cela me convenait enfin, pour le moment.

Beth & Cole

Malgré tout ce temps passé loin de Cole, Beth ne l’avait pas trouvé changé, un peu plus soucieux peut-être mais en dehors de cela, il agissait toujours de la même façon avec elle et cela ne pouvait qu’être plaisant pour la jeune fille, à chaque fois qu’elle le voyait elle avait l’impression d’être replongée quelques années en arrière, comme si tout était resté intact. C’était étrange d’être séparé si longtemps d’une personne qui avait toujours été indispensable dans sa vie puis de le retrouver comme si le temps avait simplement été mis sur pause, sans aucune page de tournée, juste un grand vide qui avait été oublié au moment même où Cole avait passé la porte de l’appartement de Cora. Pendant ses quelques années, Beth était passé de l’adolescence à l’âge adulte, elle avait mûrit certes mais n’avait pas changé pour autant, elle restait entière, la jeune fille pleine de vie, loin d’avoir la langue dans sa poche, celle qu’elle avait toujours été au fond. En revoyant Cole, on aurait pu penser qu’elle se serait approchée timidement, qu’elle aurait peut-être été distante pendant quelques instants, après tout, quatre ans c’était quand même long dans une vie et après un si grand vide, c’était assez étrange pour elle de se retrouver de nouveau face à son parrain. La jeune fille n’avait rien calculé d’avance quand elle avait su qu’il était sur le point de faire son grand retour et qu’il ne tarderait pas à lui rendre visite, certes bizarrement elle était restée beaucoup plus souvent cloitrée chez elle qu’habituellement, elle ne voulait pour rien au monde le rater mais elle n’avait pas cherché à se faire de film pour les retrouvailles ni à prévoir quoique ce soit, elle préférait attendre et advienne que pourra. Lorsqu’elle l’avait vu passer la porte, le sourire jusqu’aux oreilles, elle lui était littéralement tombé dans les bras, émue et heureuse de l’avoir de nouveau auprès d’elle. Autant dire qu’elle n’avait pas été déçue et avait immédiatement oublié ses rancœurs quand à l’absence de Cole, qu’elle avait pris comme une sorte d’abandon pendant longtemps.

A peine avait-elle envoyé son message que son téléphone vibra dans sa main. Elle le regarda et sourit en lisant la réponse de son interlocuteur. Quelques minutes plus tard, elle n’avait pas changé de place et attendait impatiemment l’arrivée de Cole. L’océan était particulièrement agité et le paysage était toujours aussi splendide. Elle lança un nouveau regard aux alentours machinalement, sachant très bien qu’il ne tarderait pas surtout compte tenu la vitesse à laquelle il avait répondu à son message, elle savait qu’il ne la ferait pas attendre bien longtemps. Elle prit un grand coup sa respiration, profitant de l’air marin puis ferma les yeux jusqu’à ce qu’une voix qu’elle connaissait bien ne la sorte de sa rêverie. « Il me semble que c'était ton parfum préféré, non ? » Elle ouvrit les yeux et adressa un grand sourire à Cole, contente de voir qu’il se souvenait des bons moments passés. « Je vois que tu n’as pas oublié… Et oui, je t’avoue que le chocolat c’est ma vie ! » Elle attrapa sa glace puis une fois que Cole prit place à ses côtés, elle lui déposa un bisou sur la joue. « Merci ! » Elle commença à savourer son sorbet tout en tournant à nouveau son regard vers l’horizon. Aussi loin que ses souvenirs remontaient, ils avaient toujours partagé ses moments tous les deux, dès le plus jeune âge de Beth. La situation contrastait vraiment avec leur dernière entrevue, quelqu’un d’extérieur aurait difficilement pu croire de quelle façon ils s’étaient quittés quelques jours auparavant, Beth aurait d’ailleurs presque oublié ce malencontreux chapitre. Elle se tourna à nouveau vers Cole : « J’ai l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps et d’être revenue quelques années en arrière, c’est bizarre mais en tout cas ça me plaît beaucoup ! » A ce moment-là, Beth espérait que leur dernière mésaventure ne se transformerait pas en rumeur dans la fac qu’elle fréquentait, après tout les nouvelles allaient vite et si ça se savait, elle risquait d’être harcelée de questions, questions auxquels elle n’aurait certainement pas envie de répondre. Ce n’était qu’un baiser, certes, mais Beth connaissait beaucoup de monde et tout le monde savait qu’elle n’était pas du genre à embrasser le premier garçon qu’elle voyait, d’ailleurs, contrairement à la plupart de ses amies, elle était loin d’enchaîner les petits-amis, bien au contraire. Elle voulait faire les choses correctement, ne rien précipiter concernant les garçons et avait choisi d’être raisonnable plutôt que de multiplier les chagrins d’amour. Sa mère était tombée enceinte à seize ans de son meilleur ami et malgré le fait qu’elle s’était toujours bien occupée de la jeune fille, Beth ne voulait absolument pas se retrouver dans le même cas. Si cela ne tenait qu’à elle, elle aurait largement préféré que ses parents forment un vrai couple et pas qu’ils ne soient que de simples amis. Surtout que, à cause de cette situation, elle avait la greluche de son père à supporter et ça, elle s’en serait bien passé.

BETH & COLE.

Je pensais que le temps pouvait faire changer les relations, dans le bon ou le mauvais sens. J'avais toujours eu du mal à croire qu'elles n'évoluaient pas, qu'on pouvait laisser quelqu'un et le retrouver quelques temps après, comme si de rien était. Peut-être que cela fonctionne avec les "jeunes" personnes. Après tout, Beth n'avait qu'aux alentours des quatorze ans lorsque j'étais parti. Je pensais qu'elle finirait par oublier ce parrain absent, qui avait été égoïste en partant tout d'abord sur le front puis faire mon tour du monde. Ces deux choses-là furent viscérales, d'une part pour veiller sur mon meilleur ami et d'autre part pour faire mon deuil et le vide. J'avais ressenti le besoin de partir aussi longtemps et loin possible de ce pays, sous peine de me promener avec une bombe et de vouloir faire sauter le pays entier, à cause d'un mal-être trop présent et destructeur. Alors, j'ai découvert le monde, appris beaucoup de choses et sur la paix intérieure. Ainsi, je commençais chaque journée par une séance de méditation avant les cours, à la pause de midi et le soir avant de dormir. Drôle d'habitude, mais elle fonctionne -lorsqu'elle est aidée par l'alcool et des anti-douleurs très efficaces. Pour en revenir à Beth, rien n'avait changé depuis mon départ, elle souriait toujours autant et avait conservé ce regard enfantin, plein de vie, qui m'avait toujours rendu admiratif. Je l'appréciais autant qu'un parrain pouvait le faire, peut-être même parfois un peu trop. Je cherchais toujours à la protéger, probablement comme un père voudrait le faire. Et, le jour de nos retrouvailles, ce fut comme si rien n'avait changé entre nous, si ce n'était notre physique et notre histoire. Elle m'avait sauté au cou, j'avais oublié ce que la chaleur humaine pouvait provoquer et aussi ce qu'une relation durable pouvait être. Beth était ma protégée et je le lui avais fait bien comprendre, elle pouvait m'appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et je serai là, c'était ainsi. Je ne pouvais pas prendre le risque et c'était aussi en cette raison que j'avais rappliqué presque aussitôt à ses cotés. D'autant plus que sa compagnie m'était très agréable et qu'après quatre ans et malgré une dernière soirée plus ou moins désastreuse, elle me manquait. Nous étions proches et partagions pas mal de choses comme notre amour pour le chocolat, qui faisait nos vies -ou presque.

Je ne l'avais pas oublié, contrairement à beaucoup d'autres choses, mais il y avait des choses qui restaient, allons savoir comment la mémoire fait sa sélection... J'étais assis à ses cotés, savourant cette glace. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris le temps de m’asseoir et de savourer une glace, que ce soit sur une plage ou sur un banc ou autre part d'ailleurs. Alors ce moment devenait de plus en plus spécial. Il n'y avait probablement rien de meilleur, qui n'ait de gout aussi délectable que cet air marin, avec cette glace et ma filleule. Il en fallait vraiment peu pour être heureux, vraiment très peu même. Je n'étais pas un ours, je n'en avais que la barbe, promis. Je laissais mes jambes s'étendre, m'appuyant sur mon coude droit -le plus fiable. Ses mots me firent sourire et chaud au coeur. -« Pour ne rien te cacher, je pense qu'il n'y a pas d'autres endroits où je voudrais être à cet instant. » Je lui offris un sourire sincère, avant de porter sa glace sur son nez, comme je le faisais avant, pour l’embêter. Elle mordait à chaque fois et ne se doutait de rien. Son nez avait une pointe de chocolat, je ne pus m’empêcher de rire comme un enfant. J'étais taquin et ne pouvais jamais me retenir de jouer avec elle, me rappelant une forme d'innocence que j'ai perdue il y a bien longtemps. Je ne pensais à rien, me fichant des codes sociaux ou du regard des autres. Je finissais lentement la mienne, la regardant du coin de l'oeil. Peut-être préparait-elle sa vengeance ? En tout cas, je continuais à faire semblant de me douter de rien, le professeur enfin, maître de conférence entrain de jouer avec sa filleule et de la glace au chocolat. Je me demandais ce que dirait le doyen s'il voyait cela. Au pire, il finirait à l'eau si son regard se faisait trop désobligeant... Il viendrait le temps de s'expliquer par rapport à cette soirée, mais pas encore. Ce n'était pas l'instant pour briser cet instant, qui me rappelait avant. Je n'étais pas vraiment du genre nostalgique mais une vague de chaleur et de bien-être m'avait envahi et je n'étais pas prêt de vouloir la laisser partir cette vague. Il était rare que je me montre aussi chaleureux et tendre avec quelqu'un. Mais Beth n'était pas simplement un "quelqu'un", je savais qu'avec elle, il n'y avait aucun moyen de dépasser la mesure, l'entendement. Il n'y avait rien à craindre en quelque sorte. Ce n'était que du bonheur à l'état pur. Bienvenue chez les bisounours, Cole, cela doit te faire bizarre de te sentir presque normal.