☇ septembre 2012. Je me gare devant la maison Dearly afin d'aller y récupérer ma fille pour la fin de semaine. Juliana n'est pas avec moi, ayant remarqué l'effet que cette dernière a créé la dernière fois. Je sors de mon véhicule et avance rapidement vers la porte. Je sonne et puis j'attends gentiment qu'une des deux femmes Dearly -ou peut-être le frère- réponde. Par chance, il s'agit de Cora et je place un sourire dès la minute qu'elle m'ouvre. « Salut Matt, entre. » Je n'hésite pas deux secondes, excité de passer la fin de semaine avec Beth. Parfois, je regrette d'avoir autant voyagé afin de devenir un excellent tennisman. Elle m'a souvent manqué et je réalise maintenant qu'elle a dix-huit ans, que le temps passe beaucoup trop rapidement. « merci. Beth, t'es prête ou pas ? » J'hausse le ton sur la dernière phrase, avisant tout de même proche de la porte une cage à oiseaux. J'émet un bref rire, sachant pertinemment qu'il s'agit de notre fille et de son désir incommensurable d'avoir un animal de compagnie. N'a t-elle pas compris que Cora serait capable des pires gaffes et que ce pauvre animal n'a aucune chance de survit ? « J'ARRIVE ! » Parfait. Je remarque Cora qui roule des yeux, alors qu'elle a remarqué la raison de mon rire. Je la connais mieux qu'elle se connait elle-même. Étrangement, elle est ma plus vieille amie et la mère de ma fille de dix-huit ans. « Alors t'es encore sur le site de rencontre ? » Question soudaine, peut-être pas appropriée, mais c'est pas comme s'il y avait réellement de la gêne entre nous. Elle s'approche de moi, un air de défit sur le visage. Après tout, c'est pas comme si j'avais mon mot à dire. Je suis heureux avec Julia. J'en suis certain. « tu m'espionnes ? » C'est à mon tour de m’esclaffer de rire. Je passe un bras alentour de ses épaules, entrant un peu plus dans la maison. Je me demande encore pourquoi j'ai posé cette question, ce n'est pas de mes affaires. Sauf lorsqu'elle parle à des gros enfoirés. Là, j'ai tout les droits. « non, c'est que si tu comptes rencontrer quelqu'un, tu devrais faire gaffe aux rides. » Je la taquine, sachant à quel point son âge est un point sensible pour Cora. Remarque, ça en est un pour moi également. Les gens ne s'attendent pas qu'à trente-trois ans, je sois père. Je ne me sens pas ainsi. Elle est l'une des plus merveilleuses choses qui me soit arrivé dans ma vie. Cora se sépare soudainement de mon corps, légèrement offusquée par mes dernières paroles. « J'ai pas ... » et Elisabeth trouve le moment parfait pour arriver dans mon champ de vision. Je la regarde rouler des yeux de la même manière que sa mère et ajouter son petit commentaire. « Papa, tu sais qu'elle en a une de plus à chaque jour. » Les mains dans les airs, un high-five bien mérité au dépend de la mère de ma fille. Je serre Beth dans mes bras, déposant un baiser contre ses cheveux. Cora ne peux toutefois pas nous en tenir rigueur : Je suis adorable et Beth encore plus. Elle se retourne pour saisir le portable de la gamine et le lui donne, tout de même réticente. « merci beaucoup du soutient, jeune femme. » Beth lui fit une légère grimace avant de la serrer dans ses bras. Elle saisit quelques sacs, me laissant la majorité de ces derniers. « tout ces bagages pour un weekend ? » Je fais semblant de me plaindre, c'est pas vraiment le cas. Je la regarde courir vers la voiture et déposer ses trucs. Je saisis ce qui reste et me retourne finalement vers Cora. « tu sais que je déconne. Tu fais pas ton âge. » J'aimerais bien ajouter, "t'es belle à en crever" mais ce n'est pas réellement approprié. Je lui fais un sourire amical et me dirige vers ma fille.