introduction à ma vie.

i'm weird Mon corps se laisse entre les mains expertes de cet inconnu. Mon cœur ne cesse plus de battre à fond, les yeux clos, mon esprit s'envole. « C'est le genre de filles qui vit sa vie à fond. » Mes ondulations sont suivies par les siennes, je sens la chaleur qu'il dégage. Je sais où ça va finir, nous savons tous les deux où tout ça va nous mener. « Nous sommes nombreux à l'avoir baisée, cette fille est totalement dingue. Elle se laisse toucher par n'importe qui. Elle est trop facile à obtenir. Et pourtant, le mec avec qui elle vit, elle n'a jamais couché avec lui, je suis sûr qu'il en crève d'envie. S'il pouvait, il lui sauterait littéralement dessus. » Mes mains se lèvent. J'ai l'impression de vivre woodstock. Le bonheur à l'état pur, l'euphorie. Un éclat de rire s'échappe de ma gorge. Ma bouche entrouverte est vite rappelée à la raison par les lèvres de mon bel inconnu. « En réalité, elle n'est pas si simple que ça à obtenir. Je suis sûre que cette fille a eu une sacrée enfance. Pas facile. » Je n'ai aucune idée de ce qu'il se trame à l'extérieur, de ce qu'il se passe en dehors de nos corps qui s'entremêle. Mais d'un côté, le contact se rompt. Il n'y a que nos mains qui ne lâchent plus. Mes jambes courent derrière les siennes. En quelques foulées, je rebondis sur un matelas. « Si vous voulez vraiment tout savoir de Betty, vous n'avez qu'à lui demander. Sachez qu'elle évitera toute réponse, elle est bien trop lâche pour vous donner sa vie. » Cette nuit, mon vieux, cette nuit sera celle de l'apogée. Nous sommes en plein solo de guitare, orgasmique, fantasmagorique. Les notes s'enchaînent et atteignent des stades incroyables. Le public nous acclame, il en redemande. « Ce que j'aime chez Betty, c'est cette nonchalance qu'elle a. Comme si elle se fichait de tout, comme si aucune autorité ne pouvait la stopper. Et pourtant, elle ne se fait jamais attrapée. » Le lendemain sera sa fuite, le lendemain sera ma peur. Solitude, frayeur. Mais pour l'instant mon corps tremble sous les accords joués. Deux hurlements. C'est la fin des concerts, woodstock est redevenu calme. Ce sera la fuite pour lui. La solitude pour moi. Mais c'est pas grave. Moi aussi, j'ai mes amis. « Non mais vous avez vu le nombre de médicaments qu'il y a dans sa piaule ? Elle est complètement droguée cette meuf, je ne la toucherais jamais ! » WAIT WAIT.