Toutes les petites filles normales rêvent de devenir princesses. Moi je rêvais de devenir une petite fille normale. Je suis née à Moscou, en Russie il y a de cela trente-trois ans. Ma mère étant princesse Russe et mon père riche entrepreneur américain. Première petite-fille de l'une des princesses de Russie, je fus éduquée comme une enfant modèle : polie, toujours souriante dans n'importe quelle circonstance, tenue corporelle parfaite, et culture générale indéniable. J'étais la parfaite petite princesse, et je faisais la fierté de ma grand-mère et de mes parents. Je fréquentais la meilleure école privée de la ville et je n'avais le droit de fréquenter que les personnes les plus hautement placées dans la société russe. De ce fait, il paraît évident que ma famille et moi même étions surveillées par tout les journaliste russes, voir même du monde. J'étais prédestinée à une vie parfaite, une vie de luxure, où je ne manquerais jamais de rien. Cependant, malgré ma vie qu'on aurait pu qualifié de parfaite, je m'ennuyais, j'avais envie d'aventure et d'extravagance, tout ce dont mon rang m'interdisait formellement. Il fallait que je me tienne à carreau pour ne pas risquer un scandale. Mais j'étais une fillette intrépide qui avait besoin d'un peu de liberté, mais surtout de m'amuser un peu, comme tous les enfants de mon âge. C'est ainsi que j'ai souvent semé la zizanie au sein même du magnifique palais dans lequel nous habitions, en faisant des bêtises et en accusant les autres, juste pour rire. Mais comment pouvions-nous m'en vouloir, je n'étais qu'une enfant insouciante.


L'adolescence, où la période de la vie durant laquelle on profite le plus. Un peu trop parfois. Je ne suis pas restée la petite fille sage et inconsciente que j'étais lorsque j'avais une dizaine d'année. J'ai vite grandi, et comme toute petite fille pourrie gâtée, je suis devenue une fille hautaine, méprisant les gens de "classe inférieure". J'étais le genre d'adolescente reine du lycée, populaire, et dont tout les garçons aimeraient sortir, ou coucher avec. Cependant il n'y en a qu'un seul qui faisait battre mon coeur à cette époque. Un jeune homme de bonne famille, séduisant, charmeur, populaire, mon idéale masculin. Je me souviens encore de la sensation que me produisaient ses mains caressant ma peau, ou ses lèvres frôlant les miennes. J'étais raide dingue de lui, j'aurais u tout faire pour ce gars là. Pour moi il était évident que je finirai ma vie à ses côtés, comme dans les belles histoires de princesses. Le simple son de sa voix quand il me murmurait "Je t'aime" suffisait pour me faire oublier tout le reste, et moi à chaque fois je lui répondais que je l'aimais moi aussi. Je le pensais sincèrement, du lus profond de mon coeur. Il était tout pour moi : celui qui me réconfortais quand je n'allais pas bien, celui qui me faisait changer d'air quand j'avais l'impression d'étouffer au sein de ma famille, celui qui me faisait sourire et puis rire pour un rien. C'est simple, ce garçon je l'aimais de tout mon coeur.


« C'est pas vrai, par pitié, dîtes moi que c'est une plaisanterie ! » Cela faisait maintenant une bonne demi heure que j'étais dans la salle de bain, essayant de comprendre ce qui était en train de m'arriver. Depuis plus d'une semaine, j'avais des nausées et un mal de ventre atroce. Une amie m'avait conseillé de faire un test de grossesse et même si pour moi cette hypothèse de grossesse était tout bonnement impossible j'avais cependant accepté, juste pour être sûre. J'avais tellement eu la trouille que je n'avais pas osé le faire toute suite et il m'avait fallu un long moment pour me décider à le faire, me disant que de toute façon ce n'était probablement rien d'autre qu'une petite maladie passagère. Mais après avoir attendu quelques minutes, qui m'avaient paru vraiment interminables, j'avais enfin la réponse à mes questions, je savais enfin ce qui m'arrivais. J'étais belle et bien enceinte. Mes jambes se dérobèrent et je tombais au sol tandis que des larmes noyaient déjà mes joues. J'avais toujours été persuadée que ce genre de chose n'arrive qu'aux autres, et puis ça venait subitement de me tomber sur le coin du nez. Je me demandais comment j'allai faire, ma famille ne laisserait probablement jamais passer une telle chose, et puis qu'allait le dire le père du bébé, allait-il assumer ou fuir ? J'avais malheureusement déjà ma petite idée. Serais-je prête à élever un enfant, seule, à seulement seize ans ? Pas sûr, et pourtant il allait bien falloir que je me débrouille, pour ce bébé.


Je montais les marches d'un immeuble du centre-ville, deux par deux pour aller plus vite. J'étais légèrement en retard et très pressée de récupérer ma fille chez la jeune femme qui avait gentiment accepté de la garder pendant que je travaillais. J'avais quitté la Russie quelques mois plus tôt, reniée par ma famille à cause du scandale que leur avait procurait ma grossesse. Mon petit-ami, ou devrais-je dire mon ex-petit-ami m'avait quitté en apprenant que j'attendais son bébé, et m'avais même dis qu'il ne voulais plus jamais entendre parler de moi. C'est donc seule, sans l'aide de personne que j'ai dû changer de pays, trouver un petit boulot pour payer mon nouveau logement : un petit appartement pas forcément digne de ceux dont j'avais toujours eu l'habitude de vivre. Bien que je n'étais pas heureuse, ma fille me faisait tenir le coup, c'est grâce à elle que je continuais de vivre, que je me levais le matin pur aller servir des alcoolique dans un bar pas vraiment des plus fréquentables. Mais au moins je gagnais suffisamment pour payer mon loyer ainsi que de quoi manger et de tout les produits dont j'avais besoin pour bébé. Ce n'était pas vraiment la vie que j'espérais quelques mois plus tôt, mais je devais faire avec. Cependant j'espérais que la roue allait tourner et que je trouverait un métier digne de ce nom, et que je pourrai offrir une vraie vie à ma fille, une vie heureuse dans laquelle elle ne manquerait jamais de rien. Je frappais à l'une des portes du troisième étage et c'est une jeune-femme qui vînt m'ouvrir, mon bébé dans les bras. « Désolée pour le retard. je viens récupérer Anastasia. »


La chance m'a souri environs deux ans plus tard, Anastasia avait alors deux ans, et moi dix-huit. Ma situation ne s'était jusque là pas vraiment améliorée, jusqu'au jour où j'ai rencontré Aaron Wells. Je me souviendrai de ce jour toute ma vie. Il était assis à une table du café dans lequel je travaillais en tant que serveuse. Et il m'observait. J'avoue qu'il m'a fait peur, je croyais avoir à faire un un pervers un truc dans le genre. Il a mis un long moment avant de m'interpeller, et comme il n'y avait pas de collègue disponible à ce moment là, j'ai dû y aller. « Qu'est ce que vous voulez ? » dis-je d'un ton glacial. Mon patron m'aurait entendu, il m'aurait très certainement viré sur le champ, mais je ne comptais pas être gentille avec ce type. « C'est comme ça que vous parlez à vos clients ? Je suis sûre qu'ils sont nombreux à ne pas apprécier. Quoi qu'avec votre joli visage ils doivent facilement vous pardonner. » dit-il d'un ton mielleux, tandis qu'un sourire mi-moqueur mi-amusé se dessinait sur le coin de ses lèvres. Il n'y aurait eu que moi, je lui aurait probablement jeter mon plateau vide à la figure pour effacer ce sourire. « Vous voulez commander, oui ou non ? » Ce mec commençait à me taper sur le système alors que cela faisait à peine quelques secondes que je lui parlais. Il m'observait, toujours aussi amusé, d'ailleurs qu'est ce qui l'amusait ? Je n'en avait aucune idée. « Un café et un rendez-vous. » Il me regardait, et il avait l'air sérieux. J'en suis restée bouche-bée pendant plusieurs secondes, immobile au milieu du café. Quel culot ! Remarquant très certainement la stupeur dont je faisais preuve, il riait avant d'ajouter « Ne me dîtes pas que vous êtes en couple, quoi qu'une aussi jolie femme comme vous ne peut pas être seule. Ou sinon c'est moi.. J'ai une tâche sur le visage et vous auriez trop honte de sortir faire un tour avec moi, c'est ça ? » Je ne savais pas quoi dire, mais heureusement pour moi, ma spontanéité revînt en force. « Ce doit-être os chaussures qui me bloquent. Ou peut-être votre cravate, je n'en sais rien. » Je le regardai avec un air de défi. J'espérais qu'il ait compris qu'il n'avait aucune chance. Mais à la place il se levait sans me quitter des yeux et retirait sa cravate, puis ses chaussures. Et moi je le regardais, sans rien dire, je commençais même à être fascinée, amusée aussi, par ce type qui semblait borné et près à tout pour un rendez-vous. « C'est déjà mieux comme ça. Mais désolée, je n'accepte pas de rendez-vous de la part des clients. De plus je suis prise après le boulot. » Il me regardait, de toute sa hauteur, avant d'hausser docilement les épaules, comme s'il renonçait enfin, à ma plus grande déception. « Bien. Je vous laisse quand même ma carte. Je suis Aaron Wells, agent de la célèbre agence de mannequin Sucess. » dit-il tout en glissant sa carte de visite dans la paume de ma main. « J'espère vous revoir bientôt, car j'ai de grands projets pour vous. »


« Mademoiselle Ellana Viktoriya Dawson, voulez-vous prendre pour époux monsieur Aaron Wells ici présent ? » J'avais attendu ce moment depuis plusieurs années déjà, quatre pour être exacte. Depuis le jour où j'avais rencontré cet homme, dans un bar mal fréquenté dans lequel je travaillait comme serveuse. J'allai me marier avec le mec qui m'avait tant énervé lors de notre première rencontre, mais qui m'avait on ne peu plus intrigué. J'avais été rendre visite à monsieur Wells quelques jours après otre rencontre, juste pour savoir ce qu'il avait à me proposer, les projets qu'il avait pour moi. Et j'avais eu raison. Il avait fait de moi un mannequin très connu, posant pour toutes les plus grandes marques du monde. Et puis pendant ce temps là nous étions aussi tombés amoureux, un amour véritable, comme celui dans les films. Ensemble nous avons eu une petite fille il y a quelques mois, Heaven, notre princesse, le fruit de notre amour. J'étais heureuse avec lui, nous étions devenus la parfaite petite famille : ma fille, sa fille, notre fille et nous deux. Ces quatre personnes étaient devenus vitales pour moi. « Oui, je le veux! » dis-je en regardant Aaron dans les yeux, un large sourire dessiné sur mes lèvres. Aujourd'hui était le jour qui allait nous unir à jamais, lui et moi, mari et femme, pour le meilleur et pour le pire.


Cela fait maintenant treize ans que je suis mariée avec Aaron, quatorze ans que je suis amoureuse de lui. Nous vivons heureux, et tous les problèmes que j'ai connu avant lui sont maintenant de lointains souvenirs. Ma carrière est à son sommet, je reçois chaque jour de nouvelle propositions de pubs ou de défilés. Nous habitons dans une charmante maison avec nos quatre enfants. Depuis notre mariage nous avons eu une autre magnifique fille, Ambre qui rend Aaron complètement gaga. Il est un père vraiment parfait, et je crois que jamais je n'aurais pu rêver d'un meilleur mari. J'ai appris il y a quatre mois que je suis enceinte, et nous devrions savoir le sexe du bébé très prochainement, et j'espère pouvoir donner un fils à Aaron, parce que le pauvre vit au milieu de nanas toutes dotée d'un fort caractère, de quoi péter un plomb, cependant il reste calme, dans n'importe quelle situation, c'est ça que j'aime chez lui, ça et tout le reste. Cependant ma vie n'est pas rose tout les jours, en effet, ma fille Anastasia a un comportement qui m’insupporte de plus en plus, on ne se comprend, et je me demande où est passée cette enfant si sage et posée. Je m’inquiète pour elle et je compte bien la remettre sur le droit chemin pour ne pas qu'elle fasse les mêmes erreurs que moi.