NAXOS, GRÈCE - 2011.
Elle se rongeait nerveusement les ongles alors que la vue face à elle lui offrait un spectacle tout simplement magnifiques. C'est ensuite sa cigarette qu'elle vint bloquer entre ses lèvres, alors que des mains venait se poser sur ses hanches. « Toi et un magnifique couché de soleil. Je crois que c'est la plus belle vision que je n'ai jamais eu. » Gretel ne pu retenir à léger rire. Elle haussa doucement les épaules et releva la tête pour regarder le soleil qui commençait à disparaitre à l'horizon « Tu ne me dirais pas ça pour me mettre dans ton lit par hasard ? » Elle se tourna légèrement pour faire face à Kent qui pris cet air faussement offensé. « Mais pas du tout ! Enfin.. ça dépend si ça marche ou pas. » Gretel leva les yeux au ciel, faisant mine de réfléchir puis se mettant sur la pointe des pieds elle vint déposer un baiser sur les lèvres du beau jeune homme. « Peut-être... » Ils se regardèrent un moment en souriant bêtement, comme deux ado pouvaient le faire après avoir échangé un premier baiser. Eux pourtant ça faisait trois ans qu'ils étaient ensemble mais à chaque fois qu'elle l'embrassait, qu'elle passait un moment spécial avec lui, la jeune femme avait toujours l'impression que c'était la première fois. Il était si parfait.. Ce voyage d'ailleurs en était une nouvelle preuve : vous en connaissez beaucoup vous des gens qui pour votre anniversaire, vos offre un voyage dans l'une des villes que vous aimez le plus au monde ? Non. Seul Kent pouvait faire un truc pareil. Et en plus, il ne s'était clairement pas foutu d'elle ! L'hôtel était magnifique et tout ce qu'il avait prévu pour ce voyage ne la rendait que plus heureuse. Une chose était sûre, elle allait avoir du mal à rivalisé avec ça quand viendrait son tour d'offrir un cadeau à son petit ami. Gretel finit tout de même par se retourner de nouveau après avoir écrasé sa cigarette. Elle se mit contre le rebord du balcon et attrapa les mains du jeune homme qui vint se coller à son dos. Un instant elle ferma les yeux, profitant du vent qui caressait son visage et des baisers que Kent glissait dans son cou. « Tu sais, tu devrais arrêter de stresser comme ça pour ta soeur. » Gretel ne pu retenir un léger soupire. Elle n'en n'avait pas parler - elle avait même fait exprès de ne pas en parler - mais lui, comme toujours il comprenait tout, il arrivait à lire en elle comme dans un livre ouvert. « Je vois pas du tout de quoi tu parles. » « Mais bien sûr... » Elle soupira une nouvelle fois et se serra un peu plus contre lui. « Je m'inquiète, c'est tout.. C'est normal non ? C'est ma petite soeur après tout... » Il était bien loin ce temps pendant lequel les deux soeur Winsor se frappaient et se criaient dessus à longueur de temps ; depuis la séparation de leur parents elles s'étaient énormément rapprocher. Un mal pour un bien.. Malheureusement, Gretel avait dû aussi assisté impuissante à la descente aux enfers de Cléo. Elle s'était sentie tellement mal ce jour où elle l'avait accompagné dans ce centre spécialisé pour les jeunes qui avait déjà tendance à abusé de l'alcool ou de la drogue. Pourtant, longtemps elle avait pensé pouvoir l'aider elle même mais non, elle avait en quelque sorte échoué dans ce rôle de grande soeur. Hier, Cléo était enfin sortie de cet endroit après y avoir passer près d'un ans et malheureusement, Gretel n'avait pas été là pour l’accueillir. C'était peut être pour ça finalement qu'elle se sentait si mal ; une fois de plus elle avait l'impression de l'abandonné alors qu'elle était sûrement toujours aussi fragile. « Oui, oui c'est normal.. Mais j'aimerais juste que tu profites du voyage.. » Elle soupira. Après tout, il avait sûrement raison. De toute façon se prendre la tête avec ça ne servait à rien et puis quand elle l'avait eu au téléphone tout semblait aller. Gretel secoua doucement la tête comme pour faire sortir tout ça de son esprit. Au même moment, elle sentie les main de Kent se détacher de ses hanches. Elle tenta d'attraper ses doigts mais voila qu'il s'éloigna pour retourner à l'intérieur de la chambre d'hôtel. Gretel avait l'impression d'avoir fait une bêtise. Elle grimaça et trainant légèrement des pieds elle le rejoignit dans la chambre. « Désolée Kent.. Je te promets que je vais essayer de faire un effort pour.. » Elle se stoppa, le regardant sans vraiment comprendre ce qui était entrain de se passer. « Tu fais quoi là.. ?» Il avait posé un genoux au sol, face à elle et il la regardait avec un léger sourire. Elle ne savait pas si il était au bord des larmes parce qu'il s'était fait mal ou si il était trop heureux. « Est-ce que tu veux m'épouser ? » Ses mains vinrent se plaquer contre sa bouche alors grande ouverte de laquelle ne sortait pourtant aucun son. Alors en fait, il ne lui en voulait pas.. Il la demandait en mariage ! Il voulait qu'elle porte une grande robe blanche et pouvoir l'appeler "ma femme". Cette scène, Gretel l'avait imaginé de centaine de fois mais jamais elle n'avait pu penser qu'elle se sentirait comme cela. Elle se mit à secouer ses doigts devant son visage comme pour reprendre ses esprit et c'est avec un large sourire qu'elle finit par dire : « Oui.. » Il se releva après lui avoir glissé une magnifique bague autour du doigts « J'attendais ça depuis si longtemps.. » Gretel regarda un instant la bague, se mordant la lèvre inférieur puis elle se jeta au cou de Kent. Ce voyage que son désormais, fiancé, avait organisé était vraiment parfait

SAN FRANCISCO, USA - 2012.
[...]
Quand elle avait appris qu'elle était enceinte, Gretel avait tout de suite penser qu'il s'agissait de l'ordre normal des choses. Elle allait bientôt se marier à l'homme qu'elle aimait le plus au monde, quelque mois plus tard, leur enfant naitrait et tous les trois pourraient alors former une petite famille tranquille et parfaite ; celle dont Gretel avait toujours rêvé. Quatre fabuleux mois était passé et bam, elle s'était retrouvé à l'hôpital sans comprendre comment, ni pourquoi. Le jour suivant son admission, on lui apprenait qu'elle avait perdu son enfant et depuis.. elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Toujours à deux doigts de faire une véritable crise de larme, Gretel ne voulait plus sortir, ne voulait pas mangé et elle s'en prenait à tout le monde - surtout à Kent - comme si c'était les autres les responsable de tous son malheur. Au fond, elle savait très bien que ce n'était pas le cas mais peut importe ; c'était un peu sa façon à elle d'extérioriser tout ça. « Salut.. » La voix de Kent sortie la jeune femme de ses pensées. Elle releva la tête vers lui et lui adressa un léger sourire. Et dire qu'ils devaient ses marier dans quelques mois.. eux qui avaient du mal à se parler plus de dix minutes, sans que cela ne se termine en dispute. Et pourtant, elle l'aimait.. Et lui aussi l'aimait, mais l’épreuve qu'ils venaient de traverser avait très clairement touché en plein cœur, leur couple si fort. Un silence prit place dans le conversation un silence gênant que Berlioz s'empressa de faire disparaitre. « On se disait qu'on allait sortir un peu ce soir » Gretel tourna la tête vers sa meilleure amie. Jamais elle n'avait parlé de faire quoi que se soit ce soir ! Non elle, allait rester là, les fesses posé sur son canapé à regarder un films ou une émissions débiles avant d'aller se coucher pour ne dormir finalement que deux ou trois heures... Bref son programme habituels depuis quelques temps quoi. Berlioz elle, n'en n'avait absolument rien à faire de tout ça. « Tu viens avec nous ? » Kent posa son regard clair sur Gretel, comme pour lui demander si c'était vrai. Sans doute était-il lui aussi surpris de savoir que sa fiancée avant enfin décidé de sortir. « Pourquoi pas. Ça peut être sympa. » Berlioz tourna la tête vers son amie, l'air victorieux et avec un large sourire affiché sur le visage. Gretel resta un moment silencieuse puis soupira, donnant un coup de coussin sur la tête de son amie. « Oui c'est bon, je viens. » Si Kent n'avait pas voulu y aller, sans doute serait elle, elle aussi resté à la maison. Mais elle avait besoin de le retrouver et pour le moment, ici entre ces murs, elle n'y arrivait pas. Peut être que sortir boire un verre avec lui et en la présence de Berlioz faciliterait les choses. En tout cas, c'est ce qu'elle espérait.